mercredi 24 août 2011

LES GEISHAS : DES FEMMES D'EXCEPTION , UN ART, UNE CULTURE, UNE PASSION



Au moyen-âge, l’Empereur Kammu, grand fan de la Chine, fait construire une nouvelle capitale, Kyoto, en partant du modèle de la capitale chinoise de l’époque, Changan. Pour divertir les nobles et les guerriers, l’Empereur invite des jeunes danseuses à danser sur des chants bouddhistes. Avec le temps, ces femmes devinrent des courtisanes et donc les maîtresses des hommes qu’elles divertissaient.

La Gei (art) Sha (personne) incarneront les arts du plaisir et du divertissement avec une grâce qu'elles seules savent mettre en scène.
La naissance du terme Geisha remonte donc au Moyen-âge, lorsque le shogun Tokugawa installa à son tour, sa capitale à Edo (Tokyo).


COMPOSITION D'UNE CORPORATION
Puis avec le temps, les lois changeants, elles furent obligées de vivre dans un quartier réservé nommé : Hanamachi ou kagai (ville fleur). Au début, les Geishas n’apprécieront pas d'être mélangées aux yûjos (prostitués) ni aux Tayû (courtisanes) qui étaient logées à la même enseigne, dans le même quartier. 

Dans l’Okiya (école), l’okâsan(maîtresse des lieux) n'hésitait pas à aller acheter de très jeunes filles (6 ans) dans des familles pauvres. En échange de leur fille, l’okâsan devenait officiellement la mère adoptive de l’enfant qui sera exploitée , travaillant souvent durement.
Tous les frais avancés pour l’éducation, l’habillement et même pour l’achat de l’enfant devaient être remboursés par l'enfant devenu Geisha. En moyenne, il fallait 15 ans à une Geisha pour rembourser son contrat (nenki), que la matrone n'hésitait pas de surfacturé. Ces femmes ont largement gagné leur vie en exploitant les ingénues.

MAÏKO : Dès l’âge de 12 ans, l’okâsan décidait si les fillettes étaient capables de devenir des Maikos. En fonction des talents découverts lors des cours artistiques, les Geishas étaient plus ou moins spécialisées selon leurs talents .
Pendant les 12 à 15 mois d’apprentissage, les Maikos étaient tout le temps accompagnées par une geisha confirmée nommée ''onesan'' (grande sœur). L’onesan était alors chargée de veiller sur sa protégée et elle touchait un pourcentage sur tous ses gains. Dans la rue, une Maiko devait toujours être située au moins un mètre derrière la Geisha confirmée.

Vers l'âge de 13 ans, une fois devenues Maikos et qu'elles étaient connues de plusieurs maisons de thé et ayant des clients qui appréciaient leurs prestations, leur vie de Geisha commençait vraiment.
L'heure était venue pour elles de rembourser l’okâsan(maîtresse des lieux). Pour rembourser leurs dettes auprès de leurs okâsan, elles travaillaient sans relâche afin d'honorer leur contrat (nenki). Il n’était pas rare qu’une Geisha assiste à plusieurs banquets en même temps. Elles étaient le plus souvent payées à l’heure, mais ne restaient qu’une partie effective du banquet. Elles pouvaient ainsi passer deux à trois Zashiki en une heure.
Une Geisha n’était pas obligée de continuer à vivre dans Okiya d’origine, mais elle devait s’y rendre tous les matins pour faire ses respects à son okâsan tant qu'elle n'avait pas soldé son compte. Ce rituel s’arrêtait une fois que son contrat était remboursé, n'ignorant pas qu'elle avait été exploitée et abusée financièrement.
Il existait deux façons pour une Geishas de rembourser sa dette plus rapidement. La première consistait à vendre son dépucelage. 


LE CONTRAT ET L'ENGAGEMENT DES GEISHAS
Plus la Geisha était appréciée et douée dans les arts, plus le prix en était élevé. Une quantité très limitée de geisha arrivaient à rembourser la quasi-intégralité de leur contrat. Cette pratique nommée le Mizuage (élever l’eau) était une mise aux enchères de la virginité des jeunes Geishas. Bien que le sexe ne fasse pas partie intégrante de leur art elles vendaient leur virginité à prix d'or.
Seuls les Danna ou personnes fortunées peuvent se permettre de se l'offrir. Le prestige en rejaillit sur leur sociétés. Ils n'achètent pas que la première nuit (mizuage) mais un ensemble de nuits, s'étendant parfois sur plus d'une année. Souvent mariés par ailleurs, ils achètent, en fait, l'admiration de leurs pairs et n'ont pas toujours de relations sexuelles avec la maiko. 

En effet, seules les plus grandes et les plus connues des geishas se passaient de marchandage.
La deuxième méthode pour rembourser l’okâsan était de prendre un protecteur (danna). Celui-ci n’était pas forcément celui qui avait pratiqué le mizuage. Cette homme, riche, payait une pension mensuelle ainsi qu’une prime, lorsqu’elle participait à un banquet où il était. Pour se lier à un protecteur, les deux parties pratiquaient la cérémonie du san san ku do déjà réalisée par les Maikos avec leur onesan.
Une fois leur contrat remboursé, les Geishas avaient deux possibilités.
La première était de ne rien changer à leur vie. La geisha devait alors quitter l’okiya (si ce n’était pas déjà fait) et elle vivait alors à son compte, touchant la totalité de ses revenus ainsi que celui de son protecteur (si elle en avait un).
La plupart de ces femmes, indépendantes pour la première fois de leur vie, décidaient souvent de continuer leur métier pour profiter de ses avantages énormes pour les femmes de l’époque.
La seconde était de se marier. En se mariant, une geisha devait alors quitter le quartier réservé car le célibat était la première règle à respecter pour être une Geisha.
Le mariage pouvait avoir lieu avec son danna, mais c’était très rare, car la plupart des protecteurs étaient déjà mariés. Au moment de quitter l’Hanamachi, une Geisha doit organiser une cérémonie d’adieu appelé le hiki hiwai, qui consiste à offrir du riz bouilli à son onesan et à son okâsan.

LE MÉTIER DE GEISHA OFFICIALISE
La prostitution se déroulait soit dans les rues, soit dans les maisons closes des quartiers prévus à cet effet.
Les plus recherchées étaient les Grandes Courtisanes (les Tayû) qui surclassaient les autres ordinaires par leurs manières élégantes et par le luxe dont elles faisaient étalage.
Mais comme elles étaient très coûteuses, on songea alors à former des hommes puis des femmes qui allieraient plusieurs aptitudes à la beauté pour divertir les personnes fortunées lors des réceptions.
Contrairement aux idées reçues, les premiers  Geisha étaient des hommes, dont le travail était principalement de divertir, par des chants et de la musique, les clients des maisons de thé.
Les femmes séduites par cet art aux facettes multiples ont rapidement adoptés cet art et deviendront rapidement plus nombreuses que les hommes, pour être plus douées que leurs homonymes.

En 1710 : Après des siècles de domination guerrière sous la tutelle des samouraïs, ce sont les commerçants, nouveaux bourgeois, qui vont instaurer un nouveau code moral empreint de valeurs esthétiques et artistiques afin de dissocier les courtisanes des Geishas en leur permettant de diversifier leurs talents.
Le rôle des danseuses devint accessoire, elles apprendront à jouer de la musique, à réciter des poèmes, à chanter, à jouer d’instruments différents, mais aussi à raconter des histoires et à devenir de véritables acrobates et elles seront capables également de donner des spectacles. Devenues des artistes complètes et parfaites, Elles maîtriseront parfaitement le Shamisen : c'est un banjo japonais ainsi que le Tsutsumi : qui un tambour  posé soit sur l’épaule soit entre les jambes.
La danse traditionnelle : Danser au rythme du Tsutsumi et du Shamisen avec un éventail.
L’Ikebana (compositions florales) : l’art de faire des bouquets de fleur.
Le Chanoyu (cérémonie du thé) : l’art de servir le thé


OUVERTURE DES SALONS DE THÉ, UN MÉTIER RECONNU
En 1712 la prostitution se déroulait soit dans les rues, soit dans les maisons closes des quartiers prévus à cet effet. L'ouverture des maisons de thé, dans les quartiers de plaisirs, marque le début du métier de Geisha.
Bientôt, elles eurent également le droit d’assister aux banquets en tant que serveuses de Saké pour les invités. Leurs raffinements et leurs capacités à tenir des conversations les firent admettre dans les cercles des hommes très influents. C'est ainsi qu'au Japon, elles deviendront des dames de compagnie, raffinées, réservées à une clientèle cultivée et très aisée, dédiant leur vie, à la pratique des arts traditionnels japonais.

En 1779 : le gouvernement Japonais officialisa le métier de  Geisha et créa un bureau d'enregistrement, destiné à les recenser afin de les protéger et ainsi faire respecter la loi.

En 1830 : une différence fut enfin établie ; les Hanamachis du centre villes furent réservés aux Geishas, tandis que les yûjos et Tayû durent se contenter des quartiers en périphérie de la ville.
Organisées à la façon d’une corporation, les geishas voient leurs activités réglementées par des heures fixes de travail, le port des vêtements particuliers et le port de coiffures en chignons traditionnelles et un code d’éthique rigoureux.
Le visage fardé de blanc, le kimono de soie sanglé à la perfection, le tatami sous le bras, les geishas ne seront jamais associées à des prostituées.
En 1886, afin de garder le contrôle sur leurs activités,le gouvernement fixa un tarif officiel pour leurs prestations.

1920-1930 : les  Geishas étaient considérées comme étant à la pointe de la mode, à tel point qu'avec l'occidentalisation du Japon, on vit apparaître des  Geishas s'habillant et dansant à l'occidentale qui seront surnommées dansu geisha afin de les distinguer des véritables  Geishas traditionnelles. Car de nombreuses femmes geishas, s'opposèrent à cette modernisation et se posèrent en gardiennes de la tradition japonaise, ce qui est toujours le cas, aujourd'hui, et c'est bien ce qui fait tout son charme et sa beauté.


POURQUOI LES GEISHAS FURENT MAL VUES
Lors de la présence des G.I américains qui ne connaissaient pas du tout la culture Japonaise et ses codes, ils ont cru voir en ces femmes de simples prostituées .
Les véritables prostituées, voyant les pigeons ignorants, pointer leur nez à l'horizon des quartiers chauds de la ville, eurent l'idée de se faire passer pour des Geishas, afin de leur extorquer beaucoup plus d'argent.
Les véritables Geishas avaient des revenus largement supérieurs, aux revenus des prostituées de rue, et pour cause, ce qui n'était pas sans faire rêver ces pauvres femmes. Toujours est il que le piège a fonctionné à merveille pendant la présence des occidentaux. Sauf pour les Geishas, qui ont vu leur métier sali et leur personne humiliée, par l'inconscience et la cupidité de leurs semblables mais également à cause de la bêtise des européens qui ont propagé des mensonges honteux sur leur compte.
Les américains ainsi trompés, pour ne pas avoir pris la peine de s'informer sur les mœurs des Japonais, propagèrent une vérité falsifiée en répétant à qui voulait les entendre parler de leurs frasques, que les geisha étaient des prostituées japonaises ! 

En 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement Japonais, fit fermer les quartiers de plaisir et envoya les Geishas travailler en usine, pour soutenir l'effort de guerre. Ce qui eut pour effet de faire taire les mauvaises langues. Mais la confusion prostituée = geisha perdura encore quelques années.

En 1957. L'interdiction totale de la prostitution démarqua enfin, définitivement les Geishas des prostituées.
À la même époque, de nouvelles lois sur le travail des enfants et la scolarité obligatoire, interdirent aux filles de devenir MaÏko, avant 15 ans. Ce qui n'était pas le cas avant, elle entraient en apprentissage dés l'âge de 6 ans du fait qu'il leur fallait apprendre à lire et à écrire. L'éducation, jadis était difficilement accessible au aux enfants du peuple et bien moins encore aux femmes.
Il existe de très nombreuses différences entre les geishas de l’ère Edo et celle du XXIéme. On estime à l’ère Edo qu’il y avait environ 200000 Geishas au Japon.

Dans les années 1980, elles étaient estimées à 17000 pratiquantes. Aujourd'hui en 2015, elles sont environ 900 jeunes Geishas, dont la majorité est à Kyoto.
Pour savoir pourquoi le nombre a tant diminué, il suffit de voir les exigences que demande ce métier, mais aussi le changement d'époque. Aujourd'hui, les études se sont démocratisées et la misère est moins difficile à vivre. Sans oublier que les lois japonaises sur le sujet sont devenues draconiennes pour la protection des enfants.


AUJOURD'HUI, CE MÉTIER  DÉBUTE A 15 ANS
L'engouement, aujourd'hui pour cet art est dû aux médias qui ont révélé le subterfuge et au fait qu'elles sont mieux informées sur ce métier. Elles ont aussi la possibilité de s'informer à tout instant, grâce au web : livres, reportages et documentaires télévisés, mais aussi en créant des blogs et sites personnels en tant que Maïko ou Geisha, sur lesquels, elles expliquent leur métier afin que les étrangers ne fassent plus l'amalgame entre elles et les prostituées de rue ou de réseaux.
Désormais, l’apprentissage du métier de Geisha commence dés l'âge de 15 ans et dure entre 3 et 5 ans selon leurs talents.
La tenue traditionnelle des jeunes Maikos reste inchangée ainsi que celle des Geishas. Il faut compter environ 6000€ pour l'achat d'un kimono de Geisha. Celui-ci est fabriqué artisanalement.
Les coiffures traditionnelles sont également identiques à celle de l’époque, cependant, les Geishas portent désormais des perruques pour protéger les cheveux et pour éviter une perte de cheveux et temps importante.
Durant l’ère Edo, les Geishas finissaient jadis quasiment chauves à cause des chignons sophistiqués qui prenaient beaucoup de temps.

Les cérémonies traditionnelles sont toujours d’actualité mais certaines comme le Mizuage ont changé de signification. En effet, cela ne signifie plus perdre sa virginité. Désormais le fait de faire le Mizuage signifie que la grande sœur juge une Maiko digne d’être une véritable Geisha. Pour fêter ce changement, la jeune Geisha est alors autorisée à porter le col blanc à la place du col rouge. On appelle cette étape, le changement de collier.
Autrefois réputées pour leur avant-gardisme, les Geishas modernes sont désormais dépositaires de la tradition japonaise. Par leurs grandes connaissances artistiques, elles permettent de faire perdurer des traditions séculaires.De nos jours, leur métier est moins difficile qu'autrefois, du fait de la scolarité est devenue obligatoire et surtout grâce à l'utilisation de l'informatique qui leur facilite la tâche, côté clients.
De nos jours, les Geishas sont aussi respectées que le sont les sumotoris.


LE MONDE DES FLEURS ET DES SAULES
Leur confrérie existe depuis plus de 400 ans au Japon. Après une période, où leur nombre avait diminué, car c'est un métier très exigeant, elles reviennent en force au Japon, principalement à Kyōto. Et ceci grâce aux médias qui ont rétabli la vérité sur le véritable rôle des Geisha qui furent longtemps présentées par les américains comme étant des prostituées.
Ces femmes hors normes, sont recherchées et très respectées pour la somme de leurs connaissances, de leur savoir vivre, sans oublier leur charme, leur discrétion  et leur raffinement. Une Geisha est capable d'aborder n'importe qu'elle sujet, sans aucun parti pris ni préjugés,...Ce sont des confidentes et des conseillères averties. 
La loi interdit de les considérer comme des prostituées et la prostitution leur est interdite.
Dans le dialecte de Kyōto, les Geisha sont dénommées Geïko et leurs élèves, Maïko .
Les Geishas appartiennent au monde des fleurs et des saules. Selon la  Geisha Mineko Iwasaki, une  Geisha doit avoir la délicatesse d'une fleur ainsi que la force et la souplesse d'un saule.

A LIRE ET A VOIR
Mineko Iwasaki a écrit sa biographie dans "Ma vie de geisha".
Pour elle le mot Geisha est un terme erroné, mieux vaut utiliser le terme "Geïko" et non "Geisha". Le terme Geïko est plus approprié car il signifie au Japon "femme qui excelle dans les arts''
Mémoires d'une geisha est un film de Rob Marshall sortie au cinéma en 2005


DEVENIR GEISHA QUANT ON EST EUROPÉENNE
 Devenir Geisha demande de nombreux sacrifices, une éducation parfaite, une maîtrise des arts et des connaissances dans de nombreux domaines. Une geisha excelle dans le métier de l'art et la communication, il faut donc être capable de tenir des conversations et se tenir au fait de l'actualité afin de pouvoir discuter sur n'importe quel sujet avec les diplomates et autres personnalités cultivées.

C'est également une artiste cultivée accomplie : musicienne, danseuse et chanteuse. Une étrangère qui rêve d'être une Geisha n'est rien d'autre qu'une utopiste. Car en plus de maîtriser tous les arts, d'être raffinée et d'une élégance naturelle, il lui faudra également parler et écrire le Japonais couramment et parler tout aussi bien l'anglais.
Elle doit maîtriser l'art du thé et l'art florale, chaque geste est précis et codifié. C'est également une hôtesse et une maîtresse de maison parfaite, délicate et attentionnée qui fait rêver tous les hommes qui croisent leur chemin. Il lui sera également nécessaire de connaître toutes les traditions Japonaises et avoir un grand sens de l'honneur et celui de la famille. Elle se tient informé au quotidien sur tous les événements.
Avec elle, un homme ne  s'ennuie jamais.

Chaque Geisha achète son propre kimono qui coûte en moyenne 6500€.
Ce métier, qui est un art à part entière, est typiquement Japonais et difficile à apprendre et à assumer. Les étrangères qui se vantent d'être Geisha, me laissent perplexe. Il ne suffit pas d'être passionnée par la culture nippone en rêvant que tout est possible, il faut avoir épousé la culture et les traditions dès l'enfance.
J'ai du mal à imaginer une européenne déguisée en geisha, même si du rêve à la réalité il n'y a qu'un pas. Dans certains cas, c'est un pas de géant qu'il faut s'apprêter à faire. Cessons de vouloir adhérer à une culture qui ne nous ressemble pas. Il faut être Japonaise pour comprendre leur philosophie, en intégrer la pensée et les subtilités.

Personnellement, je trouve qu'il est agréable de voir de Geishas déambuler à Kyoto avec grâce et distinction, dans leurs vêtements traditionnels raffinés. Cela embellie la vie, égaye les rues et parfume l'ambiance. Elles nous emportent dans un lointain passé, loin de la modernisation et du stress. Elles sont une bouffée d'air frais tout en couleurs. Il me déplairait de croiser une européenne qui ressemblerait davantage à une poupée déguisée qu'à une Geisha qui se serait trompée de civilisation pour vouloir paraître ce qu'elle n'est pas.














dimanche 21 août 2011

LAOS : UN FABULEUX GRENIER A CIEL OUVERT



La plaine des Jarres, c'est 60 sites différents, situés dans le centre du Laos. Les principales concentrations  de ce grenier à ciel ouvert comptent jusqu'à 250 jarres. Mais on trouve aussi des sites similaires, bien moins spectaculaires, sur le plateau de Korat en Thaïlande et en Inde du Nord, ce qui amène certains chercheurs à penser à une répartition recouvrant un itinéraire d'échanges, par caravanes probablement. A moins que ce peuple se soit déplacé pour des raisons climatiques.

Xieng Khouang, tient une place particulière, car elle fut le berceau des forces révolutionnaires, se trouvant à la frontière du Vietnam.
Cette grotte a servi d'abri au villageois durant les raids américains de la guerre du Vietnam. Elle est le triste tombeau de 400 personnes qui ont été tuées lors d'un bombardement. Sam Neua  , dans le district de Vieng Xai est l'endroit où le Pathet Lao établit son quartier général pendant la guerre de l'Indochine.
Cette région montagneuse abrite quelques sommets dépassant les 2000 mètres d'altitude. La population compte de nombreuses ethnies. 
Le Laos fut également bombardé par les américains, faisant de ce pays le plus bombardé au monde.
Soi 2 millions de tonnes de bombes qui ravagèrent le pays et éradiquant de nombreuses villes et villages, faisant ainsi des milliers de victimes.
Les Plaines des Jarres ont aussi servi de point stratégique lors de la guerre menée par les Etats-Unis contre le Vietnam, violant le territoire neutre du Laos sans remord.
Cette guerre injustifiée fut un véritable désastre pour la population et les villes, mais aussi pour les jarres. D'ailleurs, de nombreux sites très dangereux sont fermés au public pour sa sécurité. 
Plus de 50000 Laotiens ont été victimes de ces engins meurtriers encore dans le sol et intactes depuis 1964.  Quand les américains veulent éradiquer ceux qui lui déplaisent, ils ne font pas dans la dentelle au nom de la démocratie.

Le tourisme contribue également aux dégradations du site. Pendant plus de 8000 ans - pour les plus grosses jarres – elles ont été préservées de la destructions. Il n'a fallu que 60 ans pour ruiner un site grandiose et détruire une page d'Histoire qui nous aurait appris bien davantage sur nos civilisations et nos ancêtres.

Néanmoins, des millions de tonnes de bombes, ont été lâchées au-dessus du pays. La plupart pour déloger les communistes réfugiés dans la région, mais des milliers d'engins explosifs furent également jetées, par dessus bord simplement pour que bombardiers se délestent de leur chargement dangereux, suite à des missions, ne se souciant pas où celles-ci finiraient leur course. Ces bombes explosent toujours,provoquant des dégâts et de graves blessures. Les paysans ne peuvent cultiver  leur champs ou améliorer leur irrigation sans prendre d'infinis précautions, afin d'éviter de perdre un membre ou la vie. 


Aujourd'hui, la capitale de la province Phonsavanh  a été reconstruite dés 1970, après avoir été détruite. La région est parsemée de cratères dus aux bombardements et les routes sont difficilement praticables. Le Laos  a subi 580344 raids. Une attaque toutes les 8 minutes pendant 9 longues années... Des lâchées de bombes furent dévastatrices au niveau des jarres soit explosées ou très endommagées.
Même si les cicatrices de la guerre y sont toujours présentes, la population accueille volontiers les visiteurs. On y découvre des sites archéologiques, des paysages montagneux, des cascades, des grottes et des ethnies aux  cultures colorées.

Les deux provinces du Nord-Est n'étaient pas faciles d'accès par la route. Aujourd'hui, on peut se rendre en autocar ou en voiture, si on veut observer les paysages magnifiques et si l'on est patient et si l'on aime la nature et l'aventure. Sinon, on peut faire un bout en bateau de Luang Prabang à Nong Khio et le reste par la route. Le plus simple reste encore l'avion qui nous conduit directement à Phonsavanh.

Cet ancien royaume Phouan, peuplé de Taî, occupe un haut plateau au coeur des montagnes. Son climat frais permet entre autres, la culture de ver à soie. La pêche occupe une grande partie de leur temps.
C'est hélas, aussi un important site de culture du pavot à opium. Ce royaume a connu plusieurs batailles pour le contrôle de son sol fertile. Vietnamien, Chinois, Français et Laossiens se sont succédé dans cette région verdoyante et bien arrosée.

Déserté après la guerre du Vietnam, on compte de nos jours à peine 205000 habitants. La proximité de la mystérieuse Plaine des Jarres, qui est en vérité un plateau, a permis à ces petites villes de prospérer et de s'offrir une structure acceptable pour accueillir les touristes, qui veulent découvrir la région.

Les sources chaudes de Bao Yai, Bao Noi à 50 km de Phonsavanh Bao Yai (grande source) et Bao Noi (petite source), se trouve un lac en altitude et des chutes d'eau très chaudes.Pour avoir une petite idée, la température de l'eau atteint 60°C.

Actuellement, des démarches sont en cours pour classer la Plaine des Jarres dans le liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO.


LA PLAINE DES JARRES
La fameuse plaine des jarres est composée de trois sites majeurs qui couvrent une surface de 1000 km2 situés dans les environs de Phonsavanh, sur un plateau situé à 1000 mètres d'altitude. C'est une vallée où sont disséminés d'immenses cuves de granit ou de calcaire dont l'origine est inconnue.
Des centaines de jarres sont installées sur ce vaste plateau. Certaines jarres peuvent contenir 10 hommes debout. Les plus récentes, en calcaire, pèsent environ 500kg et les plus anciennes, en granit, pèsent pas moins de 6 tonnes, jusqu'à 8 mètres de circonférence et 3 m de hauteur. Aucun autre vestige architectural ou d'habitat antique n'est présent dans la région, privant ainsi le site de données archéologiques qui permettraient d'identifier les périodes de fabrication et d'utilisation.


LA LÉGENDE DES GÉANTS
Selon la légende Lao, ces jarres auraient servi à contenir de l'alcool de riz "lao-lao" pour des géants.
D'autres sources affirment qu'il s'agit d'urnes funéraires ; ce qui est peu probable, sauf si c'était des urnes pour une bonne cinquantaine de géants de 5 mètres de haut. La majorité des jarres étant tout de même imposantes. Par ailleurs, les jarres les plus récentes ont au moins 2500 ans et les plus anciennes auraient plus de 8000 ans. Ce qui pose aussi un problème, c'est qu'elles sont taillées pour la majorité d'entre-elles dans des blocs de granit qui n'existe pas sur le plateau. Comment sont-ils parvenus sur les hauteurs ?


DES ÉLÉPHANTS ET UN GRENIER
Personnellement, seuls les éléphants sont capables de tracter des monolithes. Il est tout de même curieux que personne ait encore pensé à l'utilisation de ces pachydermes. 

Il n'y a aucune explication quant à la méthode de transport sur les sites, alors que le grès dans lequel ils sont taillées provient de la chaîne de montagnes située entre Luang Prabang et Xieng Khouang. Alors comment ont-ils étaient transportées ? Pour les plus petites, c'est simple ! Avec des éléphants. Et pour les plus grosses ? Avec plusieurs éléphants en double files. Il est tout de même incroyable que personne ne pense à ce mode de transport particulièrement en Asie où ils pullulaient. Par ailleurs, les Indusiens les avaient déjà domestiqué, il y a plus de 5000 ans.

Ces jarres étaient elles des greniers à céréales, des réservoirs d'eau de pluie, des conteneurs à viandes séchées et donc des saloirs, servaient elles à recueillir l'eau de pluie ou peut-être tout à la fois ?... Nul ne le sait ! Et pourtant, à quoi pouvaient-elles servir d'autres si ce n'est dans un but de survie.

Des ossements ont été trouvés a l'intérieur de quelques jarres de petites tailles, ainsi que quelques objets en fer, mais le mystère n'est pas élucidé pour autant, d'autant plus que les ossements et les reliques en fer ont pu être déposés, ou abandonnés bien après la réalisation de ces cuves. Celles-ci ont pu être tout simplement réutilisées par des nomades lors d'une migration ou d'une installation plus récente.

L'autre interrogation, comment ont-elles été évidées ?  Il est évident qu'il nous manque des éléments ou une page d'Histoire importante, puisque l'on retrouve partout dans le monde cet évidage parfait. Et à chaque fois, c'est la même question. A croire que notre datation est tronquée. Qui peut nous affirmer que la période de bronze n'était pas la période de fer?
Rien n'affirme que ce ne sont pas nos scientifiques qui se sont lourdement trompés.
Les plus récentes ont 2500 ans d'après les ciselures et les plus anciennes 8000 ans, autant dire que cette pratique perdura environ 6000 ans.


Les chercheurs et archéologues ne réussissent pas à s'entendre sur leur origine, faute de connaissance, et d’artefacts suffisant. Non loin de ces jarres de curieux disques de pierre tout aussi énigmatiques ont été également découvert. Les seuls supports qui permettraient d'en savoir davantage sont des légendes, dont une raconte que ce seraient des géants qui seraient à l'origine de ces réalisations. Un certain roi géant Khun Cheung, qui les auraient fait faire pour conserver de l'alcool de riz pour célébrer une victoire suite à une bataille. Il est évident que les premiers Laosiens qui ont débarqués sur le site ont certainement été déconcerté par leur découverte. Cela valait bien une légende !
Il est évident, que les Thaïs qui ont découvert ce site se sont posaient les mêmes questions, il y a 2000 ans face à ces potiches géantes. Qui en dehors des géants à peu se donner autant de mal ?

Les perles et les dents humaines qui ont été découverts dans certaines jarres ou aux alentours ou encore des restes de poterie datant en moyenne de 2000 ans, ne prouvent en aucun la datation des cuves. Mais tout le monde est d'accord pour dire, que ces jarres sont  énigmatiques : sauf si l'on accepte enfin, l'idée qu'une civilisation composée de géants de 4 m de haut est la réalisatrice de ces ''pots de pierre'', et si l'on accepte également le fait qu'elle disposait d'une technique ou d'un outillage qui nous est encore inconnu, ou si l'on accepte le fait qu'ils maîtrisaient la lévitation et l'utilisation d’éléphants ou alors, ils étaient doté d'une force surhumaine que nous n'avons plus !.


DES JARRES EN GUISE DE RÉSERVOIR D'EAU
Selon des Laosiens, les jarres auraient eu pour but de recueillir l'eau de pluie lors de la mousson pour les caravaniers - de la route de la soie -. Une réserve d'eau assurée  à des périodes où la pluie faisait défaut entre deux moussons. L'eau de pluie était alors bouillie selon les besoins, pour redevenir potable. Une pratique connue depuis longtemps en Eurasie orientale. Les caravanes qui campaient non loin des jarres auraient jetées des perles à l'intérieur en guise d'offrande. Cela demandait tout de même une grosse louche en bois à défaut d'être en fer. Par ailleurs, je ne pense pas que toutes les jarres servaient à stocker l'eau. Mais il est évident que cela à un rapport avec la survie.Par ailleurs ces jarres avaient toutes des couvercles de pierre. Beaucoup ont disparu sous les bombardements, ou ils ont été empruntés au fil des siècles pour en faire des ''moulins'' à grain.
Les jarres ne portent aucune décoration ou de gravures, à l'exception d'un seul pot où fut gravée une figure humaine pour une raison inconnue. Cette figure unique a pu être réalisée ultérieurement.

Ses jarres ont peut-être été mises à l'abri des inondations et de l'humidité. Elles étaient fermées pour protéger les récoltes en prévision également des famines et pour protéger le contenu des prédateurs à deux ou quatre pattes. Plus les jarres étaient énormes, plus ils pouvaient augmenter leur stock et moins elles étaient sujettes à destruction ou aux éventrations par des pillards.
Pour en savoir davantage, il faudrait également étudier le climat de la région, il y a 8000 ans. Cela peut également avoir un rapport avec la dernière glaciation et la montée des eaux dont ils ne pouvaient prévoir où cela finirait.
Pour moi, cela reste un grenier à céréale et une réserve d'eau nécessaires à la survie d'un peuple face à des bouleversements climatiques importants.

Si vous décidez de vous rendre au Laos pour vos prochaines vacances, vu l'étendue du terrain à couvrir, prévoyez une jeep.
Il faut faire très attention, la Plaine des Jarres reste un des sites archéologiques les plus dangereux au monde. Des bombes explosent encore causant de graves accidents. Les touristes peuvent visiter 3 sites désignés comme étant sécurisés, et il est vitale de suivre les panneaux d'indications, car des personnes inconscientes les ont ignoré et regrettent amèrement leur imprudence.


SITE DE THAM PIU
Il s'agit d'une immense grotte creusée dans une falaise calcaire. Le chemin qui y mène, traverse des villages Hmong, la vue sur la vallée à l'entrée de la grotte y est splendide. Il y a un petit musée avec de vieilles photos et des peintures dédié aux personnes massacrées dans la dite caverne. Le guide et gardien du musée et d'ailleurs un des survivants venant des villages voisins. Il a perdu toute sa famille, lors de ses tragiques événements. On a ainsi une petite pensée pour tous ces malheureux qui n'avaient rien demandé.




SITE DE VIENG XAI LAOS
Cette vallée avait été choisie pour sa proximité avec le Vietnam et parce que les grottes qui truffent les falaises offraient jadis un abri, entre autres, contre les bombardements aveugles des américains.
Cette étape sombre du Laos déclenche un sentiment mitiger de la part des autorités. Ils aiment démontrer les ressources extraordinaires que le peuple a dû déployer pour survivre à cette tuerie inutile et pour avoir survécu aux camps de rééducation aux conditions extrêmement dures .
La plupart de ses camps ont fermé en 1989, mais on ne sait toujours pas, s’il en reste encore aujourd'hui.
Sur la centaine de grottes recensées autour de Vieng Xai, les étrangers peuvent en visiter au moins trois, sous la conduite de guide de l'armée. Tham Than Souphanouvong, Tham Than Kaysone et Tham Xieng Muong.

La capitale du Laos est Vientiane. Le Laos, c'est le Mékong et les dauphins d'Irriway, une espèce curieuse en voie de disparition appréciée et vénérée par les pêcheurs car ils rabattent le poisson dans leurs filets. On suppose que c'est pour les aider, mais peut-être qu'ils considèrent cela comme un jeu.
C'est aussi des forêts et des montagnes, des paysages de très grande beauté. Et on y mange très bien. Les amoureux des crustacés et des cuisses de grenouilles seront aux anges.
Le Laos, c'est des temples splendides, la gentillesse et des hôtes adorables. Et pourtant, ils ont énormément souffert à cause des américains et souffrent encore, à cause des bombes qui surgissent toujours de terre 35 ans après.


ARCHÉOLOGIE 2016

Côté UNESCO : la plaine des Jarres n'est toujours pas reconnue. Les 90 sites recensés ont été définitivement débarrassés des bombes, et ils sont donc totalement sécurisés.
Côté archéologie : les archéologues Australiens ont découvert une tombe située près d'une grosse jarre. Cette personne fut inhumée en terre et non dans une jarre ce qui est révélateur. Ce n'est pas des urnes !
Ces ossements ont 2500 ans, datation qui correspondrait à la création des dernières jarres en calcaire. Si c'était des urnes, ils n'auraient pas enterré leur congénère en terre, mais bien dans une jarre. Cela aurait été plus simple.
Les années précédentes, il fut découvert des ossements toujours au pied d'une jarre. Les cendres des défunts incinérés étaient dans de petites urnes en céramique, autour desquelles se trouvaient des coquillages, des perles en coraline et des objets en bronze ; l'ensemble datant de 3000 ans. L'on peut donc éliminer la théorie des ''urnes funéraires''. D'autant plus, que l'on a pas retrouvé assez de cadavres pour se faire une idée précise sur ces peuples qui ne semblaient pas trop s'éterniser sur le site. il faut dire que les américains ont tellement fait de massacre qu'il est impossible de se faire une idée.
Nous avons donc deux périodes - bronze et fer et deux civilisations avec deux manières différentes d'enterrer leurs morts.













UN DINOSAURE DÉCOUVERT EN INDE

En Inde à Jaspur, la découverte d'une créature mystérieuse ressemble curieusement à un jeune dinosaure. Cet animal a surpris le mili...